L’intelligence artificielle est aujourd’hui omniprésente dans notre quotidien ainsi que la plupart de nos objets. Elle transforme de nombreux aspects de notre société. Mais au-delà des promesses et des inquiétudes qu’elle suscite, une question fondamentale se pose : peut-on véritablement parler d’intelligence lorsqu’on évoque cette technologie ? Comment pouvons-nous la définir ?

• L’IA est souvent perçue comme une entité capable de raisonner, d’apprendre et de prendre des décisions de manière autonome, mais qu’en est-il réellement ?

• Quels sont ses réels impacts sur le monde du travail, et la société en général ?

• Quels risques pose-t-elle pour l’avenir de l’humanité ?

Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ces questions afin de mieux comprendre ce qu’est réellement l’intelligence artificielle, ses limites et ses perspectives d’évolution. Si vous souhaitez voir la version vidéo de cet article, vous pouvez cliquer ici pour voir la chaine youtube Make IA great again.

Une IA est-elle intelligente?

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

L’intelligence artificielle ne se résume pas à une technologie unique. Il s’agit d’un ensemble de méthodes et d’algorithmes visant à reproduire certaines capacités cognitives humaines.

• L’IA regroupe différentes techniques comme l’apprentissage automatique (machine learning) et l’apprentissage profond (deep learning), qui permettent aux machines de traiter et d’analyser de grandes quantités de données.

• Son objectif principal est de résoudre des problèmes complexes en automatisant des processus de décision qui nécessitaient jusqu’ici une intervention humaine.

• Elle est utilisée dans divers domaines : reconnaissance faciale, traduction automatique, analyse de données, médecine, finance et bien d’autres.

Une imitation plus qu’une intelligence

Contrairement à ce que son nom laisse entendre, l’intelligence artificielle ne possède ni conscience ni compréhension réelle. Elle fonctionne en identifiant des corrélations et en appliquant des modèles statistiques, mais elle ne raisonne pas au sens où un humain le fait.

Ainsi, bien qu’elle puisse effectuer certaines tâches mieux et plus rapidement que nous, elle reste entièrement dépendante des données et des algorithmes qui la sous-tendent. Parfois il arrive que l’IA génère des hallucinations, plus généralement des textes qui sont la plupart du temps une réponse fausse ou trompeuse qui est présentée comme un fait vérifié.

L’intelligence artificielle ne désigne pas vraiment une technologie, mais un objectif à atteindre. En l’occurrence, réussir à recréer, avec des machines, des applications et des outils, des fonctionnements qui imitent ceux du cerveau humain.

L’IA que l’on utilise le plus aujourd’hui peut créer des phrases et ou des images, Ces outils se basent sur des données pour adapter le contenu en fonction d’un environnement donné. C’est un « système mettant en œuvre des mécanismes proches de celui d’un raisonnement humain ». Le plus souvent avec des systèmes qui imitent le fonctionnement du cerveau, appelés « réseaux de neurones ».

Pourquoi l’IA fait-elle autant parler d’elle aujourd’hui ?

Depuis quelques années, l’IA connaît une explosion médiatique et technologique, notamment grâce aux avancées des modèles génératifs comme ChatGPT. La société OpenAI a popularisé auprès du grand public l’IA conversationnelle. Ce premier Chatbot conversationnel a lancé et popularisé des IA dites « génératives », c’est-à-dire capables de créer des textes comme le chinois DeepSeek ou MistralAI avec son application Le Chat, des images avec Midjourney, ou Grok3 d’Elon Musk sur le réseau social X, des sons avec Eleven Labs ou des vidéos avec Sora, ou Runway.

• L’essor des IA génératives a transformé notre rapport à la technologie en permettant la création de textes, d’images, de vidéos et de sons de manière quasi instantanée.

• De nombreux acteurs, notamment dans la Silicon Valley, y voient une révolution comparable à l’invention de l’électricité ou d’Internet.

• Des entreprises comme Google, Microsoft, Claude, MistralAI et OpenAI investissent massivement dans le développement de nouveaux modèles, accélérant ainsi leur adoption par le grand public.

Un bouleversement sociétal et technologique

L’impact des IA génératives ne se limite pas au secteur technologique. Elles influencent également la manière dont nous travaillons, consommons l’information et interagissons avec le numérique. Le plus souvent pour générer ce contenu on utilise simplement une consigne écrite, appelée « prompt ». Et selon son ou sa structure et sa syntaxe celui-ci va répondre précisément ou pas à votre requête !

Cependant, cette montée en puissance des IA dites génératives, soulève également des inquiétudes : les biais algorithmiques, l’usage détourné des IA pour la désinformation ou encore les impacts environnementaux liés à leur entraînement.

L’IA est-elle vraiment intelligente ?

Tout dépend de la manière dont on définit l’intelligence. Cela fait très longtemps que les machines nous dépassent sur certaines tâches comme le calcul ou par exemple l’entrainement à analyser et détecter des cellules cancérigènes. L’une des questions fondamentales concerne la nature même de l’intelligence artificielle. Peut-on réellement parler d’intelligence, ou ne s’agit-il que d’une illusion bien programmée ?

• L’intelligence humaine repose sur la capacité à apprendre, à généraliser et à s’adapter à des situations nouvelles.

• L’IA, en revanche, fonctionne en analysant d’immenses volumes de données et en détectant des motifs récurrents, sans véritable compréhension du contexte.

• Elle est extrêmement performante dans des tâches spécialisées mais incapable de transférer ses compétences d’un domaine à un autre sans être réentraînée.

Une puissance limitée à des tâches spécifiques

Un exemple frappant est celui d’AlphaGo, un programme développé par DeepMind qui a battu les meilleurs joueurs de Go au monde. Pourtant, cet algorithme est incapable de jouer aux échecs ou de répondre à une question en langage naturel. En d’autres termes ce sont les créateurs qui décident comment ils doivent réagir et raisonner pour réaliser une tâche ou retranscrire une information !

L’IA est donc avant tout une machine à exécuter des tâches prédéfinies avec une efficacité impressionnante, mais elle ne possède ni conscience, ni intuition, ni sens commun.

Pourquoi parle-t-on d’une révolution ?

Certains experts comparent l’impact de l’IA à celui de la révolution industrielle en parlant de quatrième révolution industrielle et technologique et du big data.

• Elle permet d’automatiser un grand nombre de tâches, augmentant ainsi la productivité et l’efficacité dans de nombreux secteurs.

• Dans le domaine médical, elle contribue à des avancées majeures, notamment dans le diagnostic et la personnalisation des traitements.

• Dans l’industrie, elle optimise la gestion des stocks, la maintenance prédictive et la production automatisée.

Un bouleversement avec des conséquences multiples

Si l’IA apporte des bénéfices considérables dans l’industrie, notre quotidien, la médecine, elle pose aussi des défis de taille : transformation du marché du travail, concentration des pouvoirs entre les mains de quelques grandes entreprises, et questions éthiques liées à son utilisation.

Il s’agit donc d’une révolution aux effets ambivalents, qu’il convient d’encadrer et de maîtriser pour en tirer les meilleurs bénéfices.

Quel impact sur l’emploi ?

L’automatisation par l’IA soulève une question cruciale : va-t-elle remplacer les travailleurs humains ?

• Selon le FMI, près de 40 % des emplois mondiaux sont exposés à une automatisation partielle ou totale.

• Certains métiers, notamment ceux liés à l’administration, au commerce et à la production, sont particulièrement menacés.

• Cependant, l’IA crée aussi de nouveaux besoins et donc de nouveaux métiers, notamment dans la gestion des données et le développement des systèmes intelligents.

Vers une transformation plus qu’une destruction ?

L’IA ne supprime pas nécessairement les emplois, elle les transforme. De nombreuses professions évolueront en intégrant ces outils comme assistants plutôt que remplaçants.

L’enjeu est donc d’anticiper cette mutation pour permettre aux travailleurs de s’adapter à ces nouvelles réalités.

L’IA représente-t-elle une menace pour l’humanité ?

Certains experts estiment que l’IA pourrait devenir incontrôlable et constituer un risque existentiel.

• La possibilité qu’une IA prenne des décisions allant à l’encontre des intérêts humains est une hypothèse étudiée par plusieurs chercheurs.

• Le développement d’agents autonomes soulève des questions sur la capacité à encadrer leur comportement et à prévenir tout usage malveillant.

• L’alignement des IA avec les valeurs humaines est un défi majeur pour garantir leur bon usage.

Un risque à anticiper, mais pas imminent

Si le scénario d’une IA autonome menaçant l’humanité reste largement hypothétique, il est essentiel de mettre en place des régulations et des garde-fous pour éviter des dérives potentielles. La preuve, depuis de récentes élections présidentielles et gouvernementales, nous n’avons jamais autant parlé de complot, d’infox et de fake news. Récemment Newsguard une entreprise américaine spécialisée dans la lutte contre la désinformation. A mis en avant des problèmes majeurs de sécurité avec Deepseek (l’IA générative Chinoise) et également la profusion de sites internet relayant de fausses informations en utilisant l’IA pour fausser et détourner l’attention du public.

L’intelligence artificielle est une technologie puissante qui transforme nos sociétés à une vitesse inédite.

• Elle ne peut être qualifiée d’intelligente au sens humain du terme, car elle repose sur des algorithmes et des données sans compréhension réelle.

• Son impact est considérable dans de nombreux secteurs, mais elle soulève aussi des défis majeurs en matière d’emploi, d’éthique et d’environnement.

• Il est crucial d’encadrer son développement pour en maximiser les bénéfices tout en limitant ses risques.

L’IA n’est ni une menace imminente, ni une solution miracle, mais un outil puissant à manier avec précaution et responsabilité.