« L’IA au service du cinéma ? » : Axelle Ropert démonte le mythe
Axelle Ropert, réalisatrice française reconnue, s’exprime sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans le monde du cinéma, remettant en question l’idée que cette technologie représente un progrès incontestable pour les cinéastes.
La réalisatrice, dont la carrière s’étend sur plus de 26 ans, apporte une perspective nuancée sur l’utilisation croissante de l’IA dans l’industrie cinématographique. Elle souligne que, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, l’IA n’est pas nécessairement un progrès pour les réalisateurs et peut même présenter des défis significatifs pour la créativité et l’authenticité artistique.
Risque d’homogénéisation
L’une des principales préoccupations soulevées par Ropert est le risque d’homogénéisation des films. L’utilisation de l’IA pour analyser les données d’exploitation cinématographique et prédire le succès commercial pourrait conduire à une standardisation des scénarios et des choix créatifs. Cette approche basée sur les données pourrait limiter l’innovation et la diversité artistique, poussant les créateurs à reproduire des formules éprouvées plutôt qu’à explorer de nouvelles formes narratives.
L’intervention humaine reste cruciale
Ropert insiste sur le fait que l’IA ne crée pas de manière autonome et que l’intervention humaine reste essentielle à chaque étape du processus créatif. Elle considère l’IA comme un outil, certes puissant, mais qui ne remplace pas la vision artistique et l’intention du réalisateur. Cette perspective rejoint celle d’autres professionnels du cinéma qui soulignent l’importance de préserver l’authenticité artistique face à l’avancée technologique.

Les avantages potentiels de l’IA dans la production cinématographique
Malgré ses réserves, Ropert reconnaît que l’IA offre certains avantages dans la production cinématographique :
Effets visuels avancées : L’IA permet de générer des images de synthèse d’une qualité exceptionnelle, ouvrant de nouvelles possibilités pour la création d’environnements et de personnages.
Optimisation de la post-production : Les outils d’IA peuvent simplifier et accélérer certains aspects du montage et de la post-production.
Analyse des préférences du public : L’IA peut fournir des insights précieux sur les attentes du public, bien que Ropert mette en garde contre une dépendance excessive à ces données.
Les opinions sur l’IA dans le cinéma sont divisées. Certains réalisateurs, comme James Cameron, voient l’IA comme une opportunité d’explorer de nouvelles formes narratives et visuelles. D’autres, comme Christopher Nolan, expriment des inquiétudes quant à son impact potentiel, comparant même son essor à l’invention de la bombe atomique.
Axelle Ropert appelle à un équilibre réfléchi entre l’utilisation de l’IA et la préservation de l’intégrité artistique. Elle suggère que les cinéastes devraient rester critiques face aux promesses de l’IA et continuer à privilégier leur vision créative unique. L’IA, selon Ropert, devrait être considérée comme un outil parmi d’autres dans l’arsenal du cinéaste, plutôt que comme une solution miracle ou un substitut à la créativité humaine.
En fin de compte, le défi pour les cinéastes sera de naviguer dans ce nouveau paysage technologique tout en restant fidèles à leur voix artistique et en continuant à produire des œuvres qui résonnent authentiquement avec le public.